Dans un lieu vaste et vide, laissant supposer au spectateur que l’espace est soit à l’abandon ou bien en début de construction, deux performeurs défilent militairement, croisent leurs trajectoires, s’attendent, et s’accordent pour entrer dans une danse où la perception de leur nature devient sujet mais aussi limites. 

Traitant de la thématique de l’homme et sa condition, les deux corps exploitent une myriade de narrations et se réfèrent anecdotiquement aux grandes images figuratives des relations entre hommes qu’elles soient amicales, familiales, physiques, sexuelles, imaginatives ou même absentes. 

 A travers notre héritage colonisateur et patriarcal, la figure du pouvoir et de conquête est in.consciemment associé à l’homme, appuyé par des sentiments de rivalité, d’envie, d’emprise, de soumission, de domination, de maîtrise, de contrôle et de pression. 

 Le thème de l’interaction dans le rapport homme-homme est traité ici dans cette recherche par l’imbrication et les interstices des corps comme illustration des ambivalences propres aux relations entre individus. 

 L’imagerie des corps se construit et se détruit au fur et à mesure transformant l’organisation spatiale de leur danse en un cadre narratif faisant face à un silence quasi religieux où seuls les échos de leurs échanges corporels et les bruits externes de la rue rythment la musicalité de leur danse.