
EN FÉV. 2022, ALORS QUE JE PRÉSENTAIS UNE DE MES RECHERCHES CHORÉGRAPHIQUES À L'INSTITUT NORRDANS À HARNOSAND, EN SUÈDE, DAVID NORSWORTHY, DANSEUR/CHORÉGRAPHE ET ÉDUCATEUR ARTISTIQUE M’A DEMANDÉ : POURRIEZ-VOUS INTRODUIRE VOTRE PRATIQUE ARTISTIQUE ?
À travers de nombreux processus de recherche sur différents projets que j'ai réalisés, un espace spécifique s'est auto-structuré au fil des années ; prenant ainsi conscience que ce qui amenait ma recherche à exister, à s’approfondir, et à questionner la définition du mot "art" était CET espace, intitulé : une pratique artistique.
Quel que soit la thématique centrale du projet, ma pratique artistique a toujours été d'aborder dans chacun des processus créatifs évoqués les 3 questions suivantes : QUOI - COMMENT - POURQUOI ?
Quel est ce « QUOI » sur lequel je souhaite investir du temps et de l'espace ? Quelle(s) est.sont la.les zone(s) de recherche dont je suis en quête ? Que suis-je en train de cibler artistiquement ?
Comment exprimer ce « quoi » dans un cadre performatif et comment y incorporer une physicalité ?
Pourquoi est-il important pour moi de mettre en scène ce "quoi" de cette manière ?
La prise en considération de mon identité en tant que filtre pour mes recherches, a guidé le contenu de ma pratique artistique et la manière dont celle-ci s’est articulée : LE CE QUE JE SUIS/QUI JE SUIS mènera au CE QUE JE FAIS.
Mes intérêts dans cette pratique s'articulent dans le simple fait d'incarner un quelque chose qui n'a pas encore d'identité corporelle tel un fait de société, une expérience de vie personnelle, une esthétique, etc.
La matérialité physique de ces éléments sans corps propose une fonctionnalité, un contenu dramaturgique, un récit que j'explore en re -
-lation avec un corps culturel/social/politique/sexuel/fonctionnel. Les débouchés de ces expérimentations amènent à des contenus qui génèrent des récits visuels où interagissent différents médiums (lumière, son, texte, scénographie, costumes, installations, etc).
À travers un état d'esprit queer et une logique non-binaire, ma pratique opère comme un corps -laboratoire au sein d’une poétique underground où sont questionnés des outils, systèmes, médiums activant le processus de réception pour le public : Que suis-je en train de voir ? Qu’est ce que je retire de cette expérience ? À quoi cela me fait-il penser/ressentir ?
ACTUALITÉS
